Alors que la 7e vague du Covid se précise, les données mensuelles de Malakoff Humanis mettent en lumière une hausse des arrêts maladie au premier semestre 2022 par rapport à la même période en 2021. Pour le seul mois de mars, 18% des salariés ont été arrêtés au moins une fois contre 11% en mars 2021[1]. Les jeunes sont particulièrement concernés : 36% des salariés âgés de moins de 30 ans ont été arrêtés en mars 2022 (vs 21% en mars 2021). Plus de la moitié des arrêts sont liés au Covid (56% pour l’ensemble des salariés et 58% pour les moins de 30 ans).
Au-delà du Covid, les arrêts maladie sont fortement impactés par la dégradation de la santé mentale, particulièrement marquée depuis le début de la crise. 43% des salariés qui jugent leur santé mentale médiocre ont été arrêtés en mars 2022 (vs 18% pour l’ensemble des salariés). Ce chiffre atteint 51% chez les moins de 30 ans.
Les salariés aidants et les moins de 30 ans sont davantage arrêtés
18% des salariés ont été arrêtés au moins une fois en mars 2022. Ce taux est particulièrement élevé chez les salariés aidants (40% vs 25% en mars 2021), les salariés de moins de 30 ans (36% vs 21% en mars 2021) et les managers (23% vs 17% en mars 2021).
En mars 2022, le Covid est à l’origine de plus de la moitié des arrêts (56% vs 46% en mars 2021). Hors Covid, les troubles psychosociaux (dépression, anxiété, stress, épuisement professionnel…) arrivent en deuxième position (14%), après les accidents ou traumatismes (29%) et avant les troubles musculosquelettiques (13%). Chez les moins de 30 ans, 16% des arrêts maladie hors Covid sont dus à des motifs psychologiques (vs XX% en mars 2021).
Dégradation de la santé mentale chez les jeunes
La santé mentale des plus jeunes semble plus fragile : 23% des salariés de moins de 30 ans jugent négativement leur santé mentale (vs 16% pour l’ensemble des salariés). 48% d’entre eux déclarent mal dormir (vs 32% de l’ensemble des salariés), 42% se disent stressés (vs 28% de l’ensemble des salariés), et 34% sont émotionnellement épuisés (vs 22% de l’ensemble des salariés), voire à bout de force (29% vs 19%).
44% des jeunes (vs 35% pour l’ensemble des salariés) qui jugent négativement leur santé mentale l’imputent au seul contexte professionnel : intensité et temps de travail (pour 67% d’entre eux), rapports sociaux au travail dégradés (47%). 28% évoquent des raisons personnelles et indiquent en premier lieu leur situation financière (56%) et des difficultés psychologiques personnelles (44%).
Sur le plan physique, 18% des salariés de moins de 30 ans jugent leur santé mauvaise (vs 14% pour l’ensemble des salariés).
Le renoncement ou le report de soins concerne encore près d’un quart des salariés au premier trimestre 2022. Ce taux atteint 54% chez les salariés aidants, 37% chez les moins de 30 ans et 33% chez les managers. Parmi les raisons évoquées pour expliquer cette situation : le manque de temps (35%), les difficultés à obtenir un rendez-vous (29%) et les raisons financières (23%).
[1] “Observatoire mensuel des situations de travail” : étude de perception Harris Interactive pour Malakoff Humanis réalisée chaque mois entre janvier et mai 2021 et entre janvier et mars 2022 auprès de 2 000 salariés du secteur privé – Recueil en ligne