Porté par l’Organisation Internationale du Travail, le 28 avril est dédié, chaque année depuis 1996, à la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Le thème de cette édition 2022 : « Agir ensemble pour instaurer une culture positive de la sécurité et santé au travail ».
Après 2 années marquées par une crise sanitaire pour le moins anxiogène, l’organisation du travail a profondément évolué. Les attentes des salariés envers l’entreprise, également. Selon un sondage mené la semaine dernière sur LinkedIn par Malakoff Humanis, DRH et dirigeants placent la santé mentale en tête de leurs enjeux majeurs pour 2022, suivie du dialogue social, puis de la prévention des accidents du travail et des troubles musculo-squelettiques (TMS).
Zoom sur les bonnes pratiques à adopter pour préserver la sécurité et la santé des collaborateurs.
Préserver la santé mentale des équipes : un enjeu sociétal
RPS, burn-out, fatigue psychique : les manifestations d’une santé mentale abîmée sont nombreuses, à l’instar du volume de salariés touchés. 2,55 millions d’entre eux sont en burn-out sévère, selon la 9ème édition du baromètre de la santé psychologique des salariés en période de crise, éditée par le cabinet Empreinte Humaine[1]. 38 % seraient, par ailleurs, en « détresse psychologique », mêlant symptômes de dépression et épuisement.
Comment prévenir et agir avant qu’il ne soit trop tard ?
1/ Évoquer le sujet sans tabou
Face à l’ampleur du phénomène, dirigeants et DRH doivent sensibiliser l’ensemble de l’organisation aux risques d’une santé mentale entravée, inciter les collaborateurs à exprimer leur mal-être sans crainte d’être jugés et communiquer.
PwC France et Maghreb a, par exemple, constitué une équipe de psychologues dont l’un d’entre eux intervient régulièrement en conférence auprès de l’ensemble des collaborateurs. Objectif : expliquer les mécanismes psychologiques d’un dysfonctionnement ponctuel et le dédramatiser.
« Cette démarche démontre la normalité d’un mal-être passager, elle pousse les salariés à parler. Parce que le dispositif est incarné par l’un de ses acteurs, il rencontre un véritable écho auprès des équipes », relate Valérie Vézinhet, DRH de PwC France et Maghreb, cabinet de conseil, d’audit et d’expertise juridique et fiscale.
2/ Définir des règles pour encadrer le télétravail
Parce que le remote est propice à la sur-connexion, des règles précises doivent être formalisées. Instaurer une plage horaire durant laquelle l’envoi d’e-mails est strictement interdit en est une. Préciser qu’une question posée ne doit pas donner pas lieu à une réponse immédiate en est une autre.
« Le
bénéfice est à la fois physique et mental. Cette discipline cadre les horaires
de travail et permet d’installer une routine à laquelle le corps va s’habituer.
Elle contribue, également, à préserver la vie sociale et familiale »,
précise Céline Mechain, VP People chez Platform.sh, société
de solution d’hébergement informatique.
3/ Être attentif aux signaux faibles de fatigue mentale
Humeur changeante, erreurs inhabituelles, sur-réactions comportementales ou surinvestissement professionnel sont autant d’indices qui doivent alerter. Charge aux managers de les identifier, de maintenir le dialogue avec les salariés concernés, et d’alerter les ressources humaines afin qu’elles puissent mettre en place un accompagnement adapté, avant qu’il ne soit trop tard.
Pour en savoir plus
Santé et sécurité au travail : prévenir les accidents et les maladies professionnels
540 000 : tel est le nombre d’accidents du travail recensés en 2020. Outre les dommages humains, psychologiques et organisationnels qu’ils engendrent, accidents et maladies professionnels occasionnent chaque année un coût important pour les entreprises. Les deux cumulés représentent l’équivalent de 50 millions de journées de travail perdues. Un accident, quant à lui, coûte, à lui seul, 4500 €, en moyenne.
Les bonnes pratiques pour prévenir les risques et préserver la santé et sécurité au travail :
1/ Réaliser des audits de sécurité réguliers
Par habitude ou pour gagner du temps, les collaborateurs de terrain adoptent parfois des postures accidentogènes. « Nos dispositifs d’audits réguliers nous permettent de relever des anomalies devenues invisibles pour nos ouvriers, et de prendre en considération leurs attentes. C’est, également, un moyen de reposer les bases d’une sécurité renforcée sur le lieu de travail », explique Vanessa Delaere, DRH de l’Union des Distilleries de la Méditerranée (UDM).
2/ Former les équipes aux postures à adopter
Savoir bien se tenir relève davantage de l’acquis que de l’inné. Fabienne Ardouin, Directrice d’exploitation de 2 hôtels parisiens, l’a bien compris : elle forme régulièrement son personnel d’étage aux gestes à privilégier pour ne pas se faire mal.
3/ Prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS)
Il convient, pour cela :
– d’inciter les équipes à pratiquer un sport afin de lutter contre les effets
délétères de la sédentarité. Chez PwC, une application mobile permet aux
collaborateurs de repérer différentes installations sportives partout en France. De quoi préserver leur santé, mais aussi augmenter
leur performance : 30 minutes d’activité sportive engendrent un gain de
productivité de 12 %, selon Santé Canada.
– de prodiguer quelques conseils simples, valables en télétravail comme au
bureau. Exemples : se lever 5 minutes toutes les 30 minutes, téléphoner en
marchant, faire des étirements, prendre des pauses debout, en dehors de
l’environnement de travail.
– de prêter attention à l’ergonomie des postes de travail :
- en optant pour un bureau et un fauteuil réglables en hauteur et en profondeur ;
- en positionnant clavier, souris, documents et téléphone à proximité pour ne pas engendrer de contraintes posturales traumatisantes ;
- en plaçant l’écran d’ordinateur légèrement en dessous de la ligne horizontale du regard, afin de ne pas relever le menton et d’éviter de potentielles douleurs dorsales.
Le dialogue social, socle d’une santé et sécurité au travail préservées
La crise sanitaire en a été la preuve :
gouvernements, employeurs, salariés, partenaires sociaux et acteurs de la santé
publique savent et doivent travailler ensemble afin de proposer un système de
sécurité et santé au travail agile et robuste.
L’enjeu est double :
– améliorer les politiques et les stratégies de santé et sécurité au travail, de leur élaboration jusqu’à leur mise en pratique ;
– susciter l’appropriation et l’engagement internes, propices à une application
rapide et efficace.
Les ingrédients
indispensables pour y parvenir : une culture positive de la santé et de la
sécurité au travail reposant sur l’inclusion, la participation active de
l’ensemble des parties prenantes et l’instauration d’un dialogue permanent,
basé sur l’écoute, la confiance réciproque, l’interactivité, l’empathie et le
respect.
Pour en savoir plus
Le Comptoir des branches de Malakoff Humanis s’inscrit parfaitement dans cette logique. Co-construit avec une vingtaine de partenaires sociaux, il offre la possibilité aux négociateurs de branche de se réunir dans une ambiance conviviale, afin d’échanger sur des problématiques de protection sociale.

Ils peuvent ainsi se retrouver à distance, via un site web dédié, ou en présentiel, au Shack, tiers-lieu situé dans le quartier de l’Opéra, à Paris.
Le Comptoir des branches permet de :
- Travailler avec sa branche ou entre partenaires ;
- Assister à des rencontres en ligne ou présentiel ;
- Produire des contenus pour sa branche ou son secteur (livre blanc, rapports, vidéos…) ;
- Se former pour maîtriser l’environnement de la protection sociale ;
- S’inspirer en prenant de la hauteur et en adoptant de nouveaux modes de travail ;
- Partager un moment convivial.
[1][1] Baromètre réalisé par l’Institut OpinionWay pour Empreinte Humaine