12 à 15 : c’est le nombre de lits que soulève quotidiennement une femme de chambre. Dans un hôtel, comme dans beaucoup d’autres structures, prendre soin de la santé des salariés au travail est un enjeu de performance et de pérennité pour l’entreprise.
Comment préserver la santé au travail ? Quels dispositifs mettre en place ? Pour quels impacts ? Réponses avec Fabienne Ardouin, Directrice d’exploitation de deux hôtels situés dans le 9ème arrondissement parisien.
La santé des salariés au travail est primordiale pour un chef d’entreprise. Comment en prenez-vous soin ?
De deux manières. D’abord en formant les équipes. Au sein de mes deux hôtels, le personnel d’étage est, par exemple, formé aux gestes et postures à adopter pour ne pas se faire mal. Nous sommes aussi attentifs aux équipements utilisés par nos réceptionnistes. Je pense, par exemple, aux fauteuils que nous avons voulus ergonomiques afin d’éviter les problèmes de dos, ou aux écrans, suffisamment grands pour ne pas altérer la vue.
Je suis également très attentive au bien-être psychologique des salariés. La communication est fondamentale pour en prendre soin. Je salue et je vois le personnel tous les jours. Certains membres de l’équipe sont là depuis longtemps : prendre régulièrement des nouvelles de la famille et des enfants, que je connais la plupart du temps, est une marque d’attention et d’intérêt. En cas de conflit entre salariés, nous en parlons pour régler le problème immédiatement. Nous organisons également des fêtes de Noël ou des dîners au restaurant pour fédérer et créer du lien. C’est indispensable pour fidéliser et engager les équipes.
Comment s’organisent les formations dispensées pour prévenir les risques de TMS, par exemple ?
De deux manières. D’abord en formant les équipes. Au sein de mes deux hôtels, le personnel d’étage est, par exemple, formé aux gestes et postures à adopter pour ne pas se faire mal. Nous sommes aussi attentifs aux équipements utilisés par nos réceptionnistes. Je pense, par exemple, aux fauteuils que nous avons voulus ergonomiques afin d’éviter les problèmes de dos, ou aux écrans, suffisamment grands pour ne pas altérer la vue.
Je suis également très attentive au bien-être psychologique des salariés. La communication est fondamentale pour en prendre soin. Je salue et je vois le personnel tous les jours. Certains membres de l’équipe sont là depuis longtemps : prendre régulièrement des nouvelles de la famille et des enfants, que je connais la plupart du temps, est une marque d’attention et d’intérêt. En cas de conflit entre salariés, nous en parlons pour régler le problème immédiatement. Nous organisons également des fêtes de Noël ou des dîners au restaurant pour fédérer et créer du lien. C’est indispensable pour fidéliser et engager les équipes.
Comment s’organisent les formations dispensées pour prévenir les risques de TMS, par exemple ?
J’utilise mon budget formation pour mettre en place des programmes adaptés aux besoins du personnel de l’hôtel. Une formatrice vient sur place une fois tous les deux ans, en moyenne. L’objectif est de passer une journée dans les étages afin de former les femmes de chambre aux postures à respecter pour effectuer leurs tâches quotidiennes : comment se baisser pour faire un lit, comment nettoyer une salle de bains sans se faire mal aux épaules…
Constatez-vous un changement d’attitude durable chez vos salariés à l’issue de ces formations ?
Absolument, même si des « piqûres de rappel » sont nécessaires régulièrement. Les mauvaises habitudes reviennent vite ! Ces formations nous incitent, également, à améliorer les équipements de l’hôtel dans ce sens. Lorsque nous changeons la literie, nous sommes très attentifs au poids des nouveaux lits. Nous allons également investir dans des lève-lits automatiques pour préserver le dos du personnel de chambre.
Mettez-vous en place d’autres dispositifs pour favoriser la protection de la santé des salariés ?
Nous privilégions les produits d’entretien naturels et écologiques afin de prévenir les accidents ou les risques de maladies professionnelles. Les solutions chimiques peuvent altérer les bronches du personnel qui a le nez dedans toute la journée. Nous cherchons donc constamment des solutions pour éviter ça.
Lorsque j’ai repris l’hôtel, la lumière de la réception était trop faible. Nous avons changé toutes les ampoules pour apporter un éclairage plus vif, n’altérant pas la vue des réceptionnistes.
Autre solution : dans le cadre de tâches potentiellement dangereuses et ponctuelles, il est possible de faire appel à des sociétés extérieures équipées et formées. Certaines de mes homologues utilisent, par exemple, les services d’une entreprise spécialisée dans le nettoyage de grandes baies vitrées. C’est une façon de limiter les risques d’accident, et de soulager les équipes.
Constatez-vous une baisse du nombre d’arrêt maladie suite à la mise en place de ces différents dispositifs ?
Je n’en ai quasiment plus ! En 2018, avant la mise en place des formations notamment, il y a eu 5 ou 6 arrêts maladie au cours de l’année. Depuis, je n’en ai compté qu’un seul pour des maux de dos chez une femme enceinte.
Pensez-vous que la protection de la santé des salariés est un moteur pour la performance d’une entreprise ?
C’est indéniable ! Comment avoir des salariés performants s’ils se font mal régulièrement ou s’ils ne sont pas managés avec bienveillance ?
L’équation est simple : plus les conditions de travail sont favorables, plus les salariés sont fidèles et engagés.
Je le constate tous les jours, mes clients également. Je ne compte plus le nombre de visiteurs qui me disent « on se sent bien chez vous. On voit qu’il y a une bonne ambiance ».
Le bien-être est communicatif : cette atmosphère chaleureuse n’existerait pas si les salariés n’étaient pas heureux… et ils me le rendent bien. En cas de besoin, je sais que je peux compter sur eux. Lorsqu’un membre de l’équipe doit être remplacé au pied levé, quelqu’un sera toujours là pour le suppléer.
Si un chef d’entreprise est attentif et attentionné, ses salariés le seront tout autant et le tout concoure à la protection de la santé de tous. C’est aussi simple que naturel et réciproquement appréciable.
1] Baromètre Elabe – Malakoff Humanis : « Les chefs d’entreprise et le système de santé » – Juillet 2021