Alors que le monde du travail post COVID se dessine peu à peu, le mois de mai aura été l’occasion pour de nombreuses entreprises de voir leurs organisations se reformer. Retour au bureau, travail partiel, organisations du travail hybrides… Pour les salariés, les situations de travail commencent souvent à se préciser durablement. Néanmoins, la période reste propice à des situations et à des risques particuliers, qui ne sont pas nécessairement faciles à décrypter. Pour mieux comprendre le paradigme actuel, Malakoff Humanis décrypte pour vous les résultats de son Observatoire des situations de travail du mois de mai, en partenariat avec Harris Interactive.
Continuité de la reprise d’activité et ressenti des salariés vis-à-vis du retour au bureau
Sans surprise, il est possible d’observer que le nombre de salariés ayant connu des jours de chômage technique continue de se réduire progressivement (8% en mai contre 10% en avril). Mais surtout, seul 1% des salariés a été au chômage technique pendant toute la durée du mois de mai, ce qui représente une baisse significative (4% au mois d’avril), le quota n’ayant jamais été aussi bas depuis janvier.
Alors que l’activité se relève progressivement, les organisations du travail semblent quant à elles se stabiliser : la part des salariés ayant travaillé uniquement en présentiel reste constante (60% en mai, pour 60% de moyenne sur la période janvier-avril). On observe tout de même un léger recul de la part du temps télétravaillé, 35% des salariés ont télétravaillé au moins une fois au mois de mai (contre 34% en avril), parmi eux, seuls 26% ont uniquement télétravaillé contre 29% en avril. Enfin, cette tendance est également accompagnée d’une très légère baisse du nombre moyen de jours de télétravail par semaine, (3,4 jours en moyenne contre 3,5 en avril).
Concernant le ressenti des salariés vis-à-vis de ces organisations du travail, il apparaît nettement que ces derniers sont globalement très favorables à la pérennisation de systèmes dit « hybrides » où le temps est partagé en télétravail et bureau. Ainsi, 91% des salariés déclarent vouloir continuer à télétravailler à l’issue de la crise sanitaire, 62% d’entre eux sur une base régulière, avec une moyenne idéale de 2,9 jours par semaine. Corroborant ces observations, les télétravailleurs donnent une note de satisfaction moyenne de 7,6 sur 10 à l’égard du télétravail, et se déclarent globalement satisfaits de leur qualité de vie au travail (à 80%). Plus généralement, 80% des salariés déclarent être motivés dans leur travail (76% en avril), 77% être attachés à leur entreprise (76% en avril) et 88% être efficaces dans leur travail (86% en avril).
Santé au travail et conditions sanitaires dans un contexte de retour au bureau
L’un des enjeux principaux du retour au bureau réside dans la capacité des entreprises à fournir un cadre sécurisé à leurs employés. Un pari qui semble réussi, 77% des salariés estimant que leur entreprise protège leur santé (23% d’entre eux étant d’ailleurs « tout à fait d’accord » avec cette proposition). Mais même si la sécurité sanitaire est une priorité pour beaucoup d’entre eux, seuls 45% des salariés déclarent s’être fait vacciner contre la COVID-19 et 23% d’entre eux, soit plus d’un tier des non-vaccinés, n’ont pas d’intention vaccinale claire. 14% déclarent d’ailleurs être certains de ne pas vouloir se faire vacciner.
Concernant les arrêts de travail et maladies, 47% des arrêts restent liés à la COVID-19. Néanmoins seuls 12% des arrêtés ont été diagnostiqués positivement au virus, les 35% restant étant des arrêts dérogatoires liés à la maladie sans pour autant signifier une contamination du salarié (cas contact, aide à un proche, vulnérabilité accrue…). Parmi les arrêts pour raisons professionnelles n’ayant pas de lien avec la COVID-19 (53% des arrêts sur le mois de mai), 8% sont liés à un accident du travail, 7% à des troubles psychologiques ou à de l’épuisement professionnel, 5% à des troubles musculosquelettiques, 5% à des maladies professionnelles graves et 3% à des difficultés vécues au travail.
Globalement on observe que ces chiffres connaissent des variations minimes et réversibles (1 à 2% par mois) sur la période janvier-mai et ne connaissent jamais réellement de chute ou de pic significatif. De la même manière, les causes d’absentéisme pour raisons personnelles sans rapport avec la COVID-19 restent globalement stables. On retiendra que globalement, les deux causes principales d’arrêt maladie sont les accidents et traumatismes (12% des arrêts professionnels et personnels) et les troubles psychologiques et l’épuisement professionnel (10%). Enfin, on notera que le nombre de renoncements aux soins continue l’ascension commencé dès janvier : 20% des salariés ont renoncé ou reporté des soins, principalement par manque de temps (34% des renonçants) et par difficulté à obtenir un rendez-vous (23% des renonçants). Cependant, le nombre de salariés ayant renoncé à une hospitalisation s’est stabilisé à 9%, après avoir connu une moyenne haute de 11% sur la période janvier-mars.
Finalement, il nous faut relever que malgré un taux d’arrêts maladies relativement élevé, principalement en raison d’un nombre important d’arrêts liés à la COVID-19, les salariés ont un ressenti globalement positif à propos de leur santé. 87% d’entre eux jugent positivement leur santé physique (contre 85% en avril) et 80% jugent positivement leur santé mentale (contre 78% en avril). On notera que sur le terrain de la santé mentale, les salariés les plus fragilisés sont ceux ayant connu du chômage partiel (seuls 72% jugeant leur état « bon »), tout comme ceux vivant seuls sans enfant (seuls 72% également), les franciliens (seuls 73%), les femmes (seules 75%) et enfin les salariés d’entreprises de plus de 1 000 employés (seuls 73%).