Selon un récent sondage, 80 % des salariés français estiment que leur environnement de travail influence leur performance au travail. Le choix d’un local ou d’une implantation géographique constitue sans doute la traduction la plus immédiate de l’identité, des valeurs et des priorités stratégiques d’une entreprise. Vecteur de différenciation, facteur d’attraction et de fidélisation des talents, notamment parmi les jeunes générations, l’espace de travail devient un outil stratégique à part entière. Ainsi et bien qu’en France, le bureau traditionnel conserve encore une large avance – 73 % des actifs travaillent en bureau fermé, seuls ou à plusieurs – nombre de sociétés commencent à repenser leur politique immobilière pour gagner en efficacité et en qualité de vie. Transversalité, développement du travail collaboratif, flexibilité et démultiplication des espaces constituent souvent les maîtres mots de ces transformations.
Des organisations dédiées au travail collaboratif
Soucieux de favoriser les synergies entre les équipes de son siège de Colombes, PepsiCo France a choisi d’abandonner la classique répartition par directions ou par fonctions pour réunir ses collaborateurs dans différents open spaces dédiés à une famille de produits. Précurseur, Mars Petcare & Foods, fabricant américain d’aliments pour animaux de compagnie, a quant à lui banni les bureaux individuels fermés dès 1973, y compris pour les membres du Comité de direction, leur préférant de vastes open spaces organisés autour d’un patio central. La présence de ces deux entreprises dans le classement 2016 de l’institut Great Place to Work, laisse présumer de l’accueil réservé par les collaborateurs à ces choix organisationnels.
L’entreprise hors des murs
Le développement des outils digitaux aidant, la réorganisation des espaces de travail tend aujourd’hui à dépasser les murs de l’entreprise. Avec des bureaux laissés vacants en moyenne 45 % du temps (congés, déplacements, réunions…), de plus en plus de sociétés font le choix de diminuer le nombre de postes de travail pour créer de nouveaux espaces de convivialité et de détente plébiscités par les salariés. C’est le cas de Bouygues Telecom qui propose aux 3 600 collaborateurs de son site de Meudon de choisir leur poste de travail au gré de leurs projets et de leurs collaborations ou d’opter pour le télétravail. En passant à un ratio de 100 bureaux fixes pour 115 salariés, l’opérateur a tiré partie des mètres carrés libérés pour aménager des espaces communs dédiés aux échanges et au bien-être : salle de créativité, « quiet room », « lounge »… Même tendance pour le groupe BNP Paribas qui, après avoir mené un test sur trois de ses sites durant plusieurs mois, appellera 4 000 de ses collaborateurs à conjuguer « Flex office » et télétravail d’ici début 2017. Il est vrai que l’expérimentation menée n’a guère soulevé d’hésitations : le taux de satisfaction des 600 salariés participant au test a dépassé les 80 % pour les bureaux partagés et frôlé les 100 % pour le télétravail ! Inscrite dans l’ADN des start-up, l’attention portée à la convivialité des locaux professionnels et à la modularité des situations de travail pourrait bien gagner toutes les sphères du monde professionnel. Et ce, d’autant que de plus en plus de tiers-lieux (« fablab », espaces de « coworking »…) permettent désormais aux télétravailleurs de diminuer leur temps de transport sans pour autant sacrifier aux relations sociales.