KVISUEL ETUDE
Publié le 22.06.2020

Covid-19 : études flash Télétravail et Absentéisme

Alors qu’une réflexion est actuellement menée par les partenaires sociaux sur l’évolution du télétravail en France, et que les entreprises appliquent des mesures sanitaires nécessaires à la reprise d’activité, le groupe Malakoff Humanis décrypte les effets de la crise sanitaire sur l’organisation du travail et la santé des salariés à travers les résultats de deux études flash sur le télétravail et l’absentéisme. Voici les principaux enseignements.

Des télétravailleurs toujours plus nombreux et satisfaits

Au mois de mai, on note une légère hausse de l’activité économique avec 72 % des salariés déclarant travailler (vs 67% en avril). 57% d’entre eux sont en télétravail, un chiffre stable par rapport à avril. Les télétravailleurs représentent ainsi 41 % de l’ensemble des salariés du secteur privé(+2 points vs avril). Près de la moitié d’entre eux expérimente cette forme de travail pour la première fois. 

La pratique du travail à distance toujours la cote. 73 % des télétravailleurs en sont satisfaits, un chiffre en hausse de 7 points par rapport au mois d’avril (+ 12 points pour les primo télétravailleurs). Et 43 % des nouveaux télétravailleurs estiment que la crise a fait évoluer positivement leur appréciation du télétravail (+12 points).

Cette satisfaction est notamment portée par le sentiment d’avoir plus de souplesse et de flexibilité (80 % des télétravailleurs vs 71% en avril), et par une plus grande autonomie et davantage de responsabilisation (44% vs 38%). On note également une hausse significative des bénéfices perçus, notamment sur l’engagement (34 %, + 9 points), l’efficacité au travail (34%, + 6 points), la conciliation vie professionnelle / vie personnelle (42 % +10 points).

Concernant l’avenir du télétravail, il semble appeler à se généraliser. En effet, la part des salariés télétravailleurs qui souhaitent demander le télétravail après le confinement a augmenté de 11 points par rapport au mois d’avril pour atteindre 84% (72% pour les nouveaux télétravailleurs, + 14 points). Et 44% des télétravailleurs (+12 points) souhaitent le demander de manière régulière.

Une forme de travail qui impose une vigilance en matière de santé 

Des risques en matière de santé individuelle

Néanmoins, le télétravail a son revers de la médaille. En effet, 27 % des télétravailleurs déclarent que cette situation a un impact négatif sur leur santé physique. 44 % déplorent une baisse de leur pratique d’activités physiques, même si l’on constate une légère reprise (+ 5 points) depuis la dernière vague de cette étude. 45 % d’entre eux déclarent que le télétravail, dans cette situation particulière de confinement, a entraîné une dégradation de leurs postures de travail, et 25% une dégradation de leurs pratiques alimentaires. Enfin 33% évoquent un sommeil dégradé. 

Des risques en matière de santé au travail 

31 % des salariés déclarent que le télétravail en période de confinement a eu un impact négatif sur leur santé psychologique.

48 % (+ 3 points) ont du mal à se déconnecter du travail. 32 % (+ 4 points) indiquent une augmentation de leur charge mentale, et 39 % des télétravailleurs se disent « souvent stressés ». Un niveau de stress qui a augmenté depuis la crise pour 36 % d’entre eux.

40 % des télétravailleurs constatent une dégradation de la qualité du lien avec leurs relations de travail, et 32 % souffrent toujours d’un manque d’accompagnement. Même s’ils reconnaissent majoritairement que les modes de travail ont été redéfinis au-delà de la simple digitalisation des process (selon 63 % des salariés, un chiffre en hausse de 5 points). Enfin, 34 % des salariés en télétravail durant la crise indiquent ne pas disposer à leur domicile d’une pièce ou d’un espace dédié, ou de mobilier de travail adapté. 

Un quart des arrêts maladie lié au Covid-19 

12% des salariés se sont vus prescrire au moins un arrêt maladie en avril 2020, contre 8% durant la première quinzaine de mars. 26% des arrêts maladie prescrits en avril sont liés au Covid-19 (un chiffre en hausse de 4 points par rapport au mois de mars). 14% de ces arrêts concernent des cas de Covid confirmés ou suspectés, et 12% sont liés à des contacts avec des personnes confirmées ou suspectées. Les autres arrêts maladie sur la période sont dus à une maladie ordinaire (15 %) ou chronique (13 %), à des troubles psychologiques (9%), ou des troubles musculosquelettiques (6%).

18 % des salariés ont renoncé à un arrêt de travail prescrit en avril (vs 17% pour l’année 2019, et 23% en mars). Ils l’ont fait parce que leur état de santé ne les empêchait pas de télétravailler (21 %), ou en raison d’une baisse de leur activité due à la crise (17%), ou encore, parce que le confinement leur permettait de se remettre en forme (16%). 

Un retour en entreprise qui inquiète encore

Même si ce chiffre diminue au mois d’avril, 56% des salariés (vs 61% en mars) se disent inquiets par leur retour en entreprise. Cette inquiétude est due aux protocoles sanitaires imposés par le contexte : respect des règles de distanciation (34%), insuffisance de nettoyage des locaux (17%), nécessité de devoir à nouveau travailler dans un bureau/espace partagé (12%, et 23% pour les télétravailleurs à 100% durant le confinement).

Par ailleurs, 1 salarié sur 5 appréhende les changements d’organisation de travail et de rythme liés au déconfinement. Enfin, 16% d’entre eux craignent l’utilisation des transports en commun (28% pour les salariés en télétravail durant le confinement, et 40% pour les salariés d’Ile-de-France dont c’est le premier motif d’inquiétude).

Des risques en santé liés au report des soins durant le confinement 

34% des salariés interrogés en avril déclarent avoir renoncé à au moins un soin durant le confinement, et tous disent vouloir le reporter avant la fin de l’année.

Parmi ces soins reportés, 10% concernent des hospitalisations, 41% des soins dentaires, 27% un suivi médical régulier (médecin généraliste ou spécialiste) – pouvant générer des complications à terme, notamment dans le cadre de maladies chroniques -, et 22% des soins optiques. 47% des salariés interrogés déclarent que cette décision est due à la fermeture de cabinets médicaux ou centres optiques, audio … 34% disent avoir respecté les consignes de confinement dictées par les pouvoirs publics, et 30% craignaient une éventuelle contamination en fréquentant des lieux à risque.

Dans la même période, on note une hausse du recours à la téléconsultation médicale : 11% des salariés interrogés (vs 9% en mars). Par ailleurs, 11% de l’ensemble des consultations se sont faits par téléconsultation depuis le début du confinement, contre 1% avant le début de la crise.

Pour les résultats du télétravail : Etude de perception CSA pour Malakoff Humanis, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1010 salariés d’entreprises du secteur privé d’au moins 10 salariés   – Recueil par internet, du 4 au 7 mai 2020. Une première vague d’étude a lieu du 15 au 20 avril 2020, et une troisième aura lieu du 10 au 15 juin 2020.

Pour les résultats de l’absentéisme : Etude de perception Ifop pour Malakoff Humanis, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 2970 salariés d’entreprises du secteur privé – Recueil par internet, 6 au 20 mai 2020. Une troisième vague d’étude aura lieu du 2 au 17 juin 2020, et une quatrième du 1er au 16 juillet 2020.

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