C’est l’un des paradoxes les plus frappant aujourd’hui : plus on parle de libérer les entreprises d’un management trop vertical et moins les salariés se sentent autonomes dans leur travail. Dans la région Haut-de-France, le déficit d’autonomie est plus élevé qu’ailleurs avec seulement 21% des salariés qui déclarent pourvoir prendre des décisions contre 24% au niveau national. Quel type de management pour inciter les salariés à agir et à décider ? Réponse avec Tilleuls.coop, entreprise sélectionnée parmi les 4 finalistes des Trophées QVT dans la région Nord.
Dans cette Socie?te? Coope?rative et Participative (Scop), spécialisée dans la conception d’appli et de plateformes e-commerce, un seul mot d’ordre règne : « one man, one vote » La PME lilloise a orienté sa politique en matière de QVT à l’aune de ce célèbre principe démocratique brandi par les défenseurs du suffrage universel. Ainsi, peu importe le grade et l’ancienneté, chacun des 30 salariés a son mot à dire lors des assemblée générales mensuels au cours desquelles sont abordés les budgets, les recrutements en cours, la stratégie commerciale, et même les augmentations de salaire. Et toutes les prises de décisions sont soumises au vote de tous les collaborateurs. Autre source de motivation : la participation au capital de la coopérative. Au bout d’un an d’activité chez nous, tous les salariés sont amenés à devenir associés. Chacun est donc impliqué individuellement dans les mesures prises au sein de l’entreprise, et s’implique totalement.
Pour en savoir plus sur les autres actions QVT mises en place, retrouvez l’interview du coopérateur.
Retranscription de la vidéo
C’est une société coopérative qui réalise des applications web, des applications mobiles pour les entreprises de toutes tailles. Depuis sa création, la société est gérée à 100% par l’intégralité de ses salariés. Toutes les décisions liées à l’évolution de la société sont prises par tout le monde, tous ensemble en assemblée générale, on vote et on débat. En fin d ‘année les bénéfices sont répartis entre tous les salariés, à parts égales.
Et ça marche évidemment. Prenons l’exemple du recrutement. On ne fait pas passer l’entretien d’embauche par les 30 salariés. Le Directeur administratif et financier et un technicien font passer l’entretien d’embauche. Ensuite on reçoit par mail un débriefing avec les prétentions salariales du candidat, son niveau technique et ses motivations à rejoindre notre scoop. Et pour finir, on débat, on vote lors de l’assemblée générale pour l’embauche ou non du candidat.
Ne pas hésiter lors de l’assemblée générale, après les débats, à faire un tour de table pour donner la parole aux plus timides ou aux nouveaux qui n’ont pas donné leur avis. Un autre conseil, c’est de ne pas avoir l’esprit fermé. Cela m’est déjà arrivé de changer d’avis lors d’une assemblée générale après les débats. Pariez sur vos collaborateurs et faites leur confiance.