Worried father looking at smart phone
Publié le 21.11.2017

Pourquoi redonner du souffle aux parents salariés ?

Alors que 93 % des Français actifs considèrent que l’équilibre des temps de vie est un sujet de préoccupation important, 36 % avouent avoir des difficultés à concilier emploi et engagements personnels. Plus les enfants sont jeunes, plus les parents salariés estiment manquer de temps. Mais comment concilier travail et famille, deux univers qui ne se rencontrent a priori pas ? Pour 35 % des salariés, la conciliation de la vie privée et de la vie professionnelle est une preuve de qualité de vie au travail. Pour eux, le sujet est plus important que l’environnement professionnel (30 %)… et du contenu de leur emploi (31 %) ! Les salariés les plus touchés par le problème sont les 30-39 ans, cette tranche d’âge regroupe un ensemble de contraintes liées à la carrière professionnelle en pleine expansion et au quotidien avec de jeunes enfants.

Des parents salariés qui ont des besoins différents

Selon l’âge de leurs enfants, les besoins des salariés varient : plus de temps, grâce à une souplesse dans l’organisation de leurs horaires, des solutions d’accueil pour les enfants les plus petits, des mutuelles familiales avantageuses, une aide au financement des modes de garde et de la scolarité. Déjà très présentes au sein de la sphère familiale, 4 femmes sur 10 souhaiteraient aussi disposer de temps pour se consacrer à des loisirs et à leur bien-être. De leur côté, si les pères semblent moins subir les contraintes horaires, ils sont en revanche plus nombreux à dénoncer le faible nombre de mesures prévues pour eux par leur employeur (2/3 des pères).

Des entreprises qui ont tout à y gagner

Une mobilisation des dirigeants en faveur de la parentalité aurait des effets positifs sur la performance de l’entreprise. Pour Jérôme Ballarin, président fondateur de l’Observatoire de la parentalité en entreprise (OPE) [1] : « Une étude de 2009 a démontré que si l’on dépensait 100 euros en faveur de la conciliation vie professionnelle / vie privée, ça en rapportait 108 à l’entreprise. » Dans son livre blanc réalisé avec FILAPI, l’OPE note d’ailleurs qu’entre 1997 et 2010, les valorisations boursières des 100 entreprises les mieux classées par l’institut Great Place to Work® – qui établit le palmarès international des entreprises où le bien-être des salariés est un élément-clé – furent 4 fois supérieures à la moyenne de l’indice boursier S&P 500. Parmi les nombreux bénéfices enregistrés : un taux de retour plus élevé des mères après leur congé maternité (et donc une diminution des coûts de recrutement d’un remplaçant), moins de turnover, plus de motivation, moins de stress et moins d’arrêts maladie, notamment chez les femmes qui restent les plus exposées aux contraintes familiales.

Vers une parité des carrières professionnelles

Car à une époque où 47 % des entreprises pensent encore que c’est avant tout aux femmes de s’occuper des enfants, les mesures prises par les entreprises en faveur de la parentalité ont un effet collatéral positif majeur : favoriser la place des femmes actives. En effet, avec des écarts salariaux qui restent conséquents entre hommes et femmes (15,1 % en 2014), ces dernières sont les premières à cesser de travailler pour s’occuper de leurs enfants, ou plus sujettes à faire le choix d’un temps partiel (30,8 % contre 7,8 % des hommes). Permettre aux pères de s’impliquer est d’ailleurs un élément-clé du rééquilibrage des carrières professionnelles entre hommes et femmes. Une tendance en hausse depuis la loi du 4 août qui a institué un partage du congé parental et qui s’inscrit dans les nombreuses évolutions constatées ces dernières années : crèches d’entreprise, Charte de la parentalité en Entreprise, conciergeries, sensibilisation des managers, souplesse sur les horaires, télétravail, Chèques Emploi Services Universels, etc. Aujourd’hui, « près de 500 employeurs publics et privés ont signé la Charte de la Parentalité. Ils représentent plus de 30 000 établissements et 4,5 millions de salariés, soit 15 % de la population active », explique Jérôme Ballarin. Un réel progrès qui doit se poursuivre : « Il est temps pour les entreprises mais aussi pour les pouvoirs publics de s’engager en faveur d’un monde du travail plus serein, plus équilibré et ainsi durablement plus performant. »


Retrouvez plus d’informations

[1] Baromètre OPE de la Conciliation entre vie professionnelle, vie personnelle et vie familiale, Volet « Salariés » 2015. http://www.observatoire-equilibre.com/

[2] Etude regards croisés salariés/dirigeants  Malakoff Médéric, 2016

[3] Etude santé et bien-être des salariés Malakoff Médéric 2016

[4] Centre de Loisirs d’entreprises – Filapi

[5]  Livre blanc : Soutien à la parentalité et performance des entreprises